Animatrices : Camille Magniont (LMDC, Université Paul Sabatier), Sandrine Marceau (Université Eiffel)
Pour promouvoir le développement des matériaux biosourcés, les utilisateurs et les assureurs demandent des garanties, aujourd’hui inexistantes, sur leur durabilité. En effet, de manière générale, l'estimation de la durabilité des matériaux de construction est uniquement basée sur la détermination de leur stabilité dimensionnelle, leurs propriétés de masse et de transfert (porosité, perméabilité et diffusivité) et leur résistance aux environnements en condition d’usage (carbonatation, exposition aux conditions météorologique…) ou en conditions extrêmes (incendie ou gel sévère). Or, l'état de l'art montre par exemple que les bétons de végétaux sont fortement sensibles à l'hygrothermie de l'environnement, et qu’un fort développement de moisissures est observé dans certains cas. Cependant, les investigations restent limitées et ne vont pas jusqu'à la caractérisation de l'impact de cet environnement sur les propriétés fonctionnelles des matériaux. Par exemple, dans le cas de la croissance fongique, les spores, qui sont considérés comme les allergènes, peuvent aussi être libérés dans l'atmosphère et altérer la qualité de l'air intérieur. Ainsi, au-delà des traditionnelles approches d’évaluation de la durabilité des matériaux de construction, basée sur la résistance à des environnements susceptibles d’agresser chimiquement les matériaux, les pathologies particulières observées dans le cas d'isolants biosourcés nécessitent des méthodologies spécifiques.